jeudi 9 janvier 2014

Sacrée vigueur

Je reviens sur ce premier souvenir érectif. Je n'imaginais pas à quel point cette part de moi-même allait autant me tarauder.
Mes érections furent toujours incontrôlables. Je mis longtemps à comprendre qu'à défaut de les dominer je pouvais néanmoins les calmer, temporairement.
Au temps du collège, je sentais parfois les flots crémeux venir en pleine nuit. Mais le plus souvent, je me réveillais dans la poisse. La gestion parcimonieuse des lessives de ma mère ne permettait pas de me changer comme j'aurais voulu. Je vécus une terrible honte quand un jour mon frère plus âgé pointa devant ma mère mon pyjama souillé après plusieurs de ces pollutions nocturnes.
Je finis par découvrir que je pouvais provoquer la chose... Les pollutions s'espacèrent.
Cet acte était avant tout mécanique et salutaire. Je n'éprouvais guère de plaisir.
C'était le début d'une longue quête. Car vois-tu ces belles érections qui me montaient si souvent et si longuement se terminaient la plupart du temps par quelques spasmes brefs, certes productifs du mâle nectar, mais à la jouissance fade.
J'arrivais à 20 ans vierge de tout autre attouchement que celui de mes propres mains. J'espérais que l'autre me donnerait cette intensité que je n'avais su trouver seul.
Cette première fois arriva enfin, un bel été sur une plage charentaise. Je fus très entreprenant, j'allais enfin savoir. Les premiers feux furent malhabiles et précoces. Plus tard, dans la nuit avancée, je goutais enfin l'amour hétéro. Mais mon plaisir fut si fugace... C'était donc ainsi ?
Au petit matin, j'apprenais la mort d'un être cher, une seconde mère. Elle était partie cette même nuit où je passais dans un autre monde.
J'en fut longtemps troublé. La vigueur ne me quitta point, mais mon plaisir resta toujours bref. J'en pris mon parti, ainsi était-je.
Bien plus tard pourtant, ma trentaine avait sonné, un ami, à son corps défendant, me fit connaître l'extrémité du plaisir.

La quête n'a pas cessé depuis, mais rares furent les fois où ces belles érections...

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