mercredi 4 juin 2014

A trop courir

Ces derniers mois il y avait eu cette soirée trop courte avec Will et la nuit mémorable avec Pio. Je vois bien désormais que mes désirs d'hommes ne pourront plus se satisfaire des contacts fugaces au goût d'inachevé. De retour à Paris j'avais attendu jusqu'au dernier moment que Pio me contacte. L'espoir était faible, la suite des remaniements de sa vie le conduisait à assurer la garde d'un de ses enfants. J'avais mis de côté avec regrets une invitation à passer ailleurs une soirée amicale qui m'aurait comblé, avec un ami cher et son homme. J'étais prêt aussi à annuler au dernier moment un diner professionnel, autre option de la soirée. Finalement, rien ne s'est produit et le diner fut annulé pour d'autres raisons.
Je suis allé me perdre au sauna. Après avoir dévoré le blog de Quentin Mallet et l'ancien blog de Pat, je croyais être en capacité de mieux maîtriser les codes de ces lieux. Las, j'avais oublié que je suis touché comme Quentin par la perception de mon corps qui conditionne ce que je ressens du regard des autres. J'étais revenu de vacances avec ces mêmes 2 kilos qui me freinent pour me sentir un tant soit peu désirable. Pio bien sûr m'aurait remis en confiance mais j'ai passé une soirée aussi peu sûr de moi que j'ai fini par m'abandonner vaguement dans le labyrinthe à des mains dont j'ai préféré ne pas remonter les bras. Il m'en est resté un sentiment de mépris non pas pour l'abandon lui même, car je ne suis pas contre le fait d’offrir mon corps à des désirs non réciproques, mais pour cette manière de jouir.

De retour dans mes provinces, j'avais faillir revoir Will mais le rendez-vous avait foiré. Je l'avais attendu la moitié de la nuit car un évènement impondérable l'avait détourné de son chemin vers l'hôtel. Sans nouvelle, alors que je croyais l'avoir perdu, je ne connus le fin mot que quelques jours plus tard quand nos conversations reprirent.
Depuis j'avais beaucoup chatté avec divers garçons intéressants dont la rencontre probable un jour où l’autre satisferait nos sens si nous arrivions à combiner nos emplois du temps et mes passages dans notre métropole régionale.
Hier justement j'avais un créneau pour faire une pause coquine à l'occasion d'un long voyage mais aucun d'entre eux n’était libre à part peu être Will avec lequel nous avions à nouveau scénarisé notre rencontre :
Je vois ça comme ça : je sonne à la porte de ton immeuble, tu m'ouvres je monte et ta porte est entrouverte, je te rejoins dans ta chambre, tu es nu assis sur ton lit, avec deux verres ballon de verre rouge, je reste habillé, tu es déjà excité, on déguste le vin en préliminaire, mes mains et mes lèvres s'égarent un peu, mais pas trop, quand les verres sont finis , je m'allonge et tu me déshabilles, tu me suces et ensuite je te prends..
Mais nous avons annulé, Will rentrant trop tard pour que je puisse reprendre la route à une heure acceptable, n'étant pas sûr qu'il me garderait pour la nuit.

Je fis un arrêt sur mes aires de prédilections. A la première, je tombais sur un plan glauque entre hommes murs, dont je m'échappais très vite, avant qu'un jeune homme vienne s'occuper de moi sans que je ne puisse lui apporter la réciproque. Visiblement, il était là pour passer la nuit à donner du plaisir manuel sans retour escompté... A la deuxième un mec m'a approché sexe à l'air pour repartir très vite. Un autre stationné contre sa voiture m'a adressé la phrase qui tue et me fait généralement fuir qu'est-ce que tu cherches ? et à laquelle je réponds invariablement ça dépend du mec !.

Finalement le plaisir le meilleur que j'ai pris cette semaine, c'était lundi matin. Je m'étais arrêté sur cette aire. Un représentant de commerce d'âge moyen s'était rapproché de moi, nous nous étions caressé légèrement sur nos pantalons bossus. Il n'avait pas osé allé plus loin mais j'avais beaucoup aimé son regard certes inquiet mais surtout empreint d'un fort désir. Ce regard m'avait comblé bien plus qu'un orgasme de pacotille.

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