samedi 18 octobre 2014

Chant d'été

J'avais commencé par branler un mec sur la première aire. Je devinais son visage dur et anguleux dans la nuit. De temps à autre la lueur des phares éclairait son sexe. Il gardait les mains dans les poches et ne m'a pas touché. Je n'étais pas en attente même si j'étais bien excité. J'appréciais la situation inhabituelle ; la plupart du temps c'est moi qui me laisse faire. Son corps était doux, avec de tous petits tétons sensibles. Sous mes caresses il m'a flatté pour que je le suce, j'en avais bien envie. Sa queue me plaisait, une question de taille, de contact sur sa peau, de toison bouclée, mais il n'avait pas de préservatif. Mon refus l'a fait débander. Un autre gars s'approchait, je suis parti.
Plus tard, la deuxième aire.
En sortant du bloc sanitaire, je croise un jeune gars massif au pas nonchalant.
Tout a été clair aussitôt sans un regard au fond des yeux. Simplement une expression corporelle.
Quand il est sorti du bloc à son tour, j'attendais derrière le pare-brise. J'ai démarré. Lui aussi. Il a reculé sa voiture pour sortir du parking puis il a attendu que je bouge.
J'ai suivi la boucle jusqu'à la ligne droite. Ses phares dans mon rétro. Il s'est garé juste derrière moi. On est sorti en même temps.
Salut.
Nos mains se sont croisées pour atteindre nos corps.
Viens on va sur le côté.
Il était plus massif que je ne l'imaginais mais la douceur de sa jeune peau compensait ses formes généreuses pour moi qui préfère les sculptures grecques.
Nous étions torses nus, dégrafés, nos mains en action sur nos sexes, il me tendait parfois ses lèvres pour un léger baiser du bout de nos langues si sensuel qu'il valait toutes les embrassades profondes et passionnées. Il avait une belle queue, longue et épaisse, un sac d'amour si bien chargé que mes mains fines suffisaient à peine pour m'occuper de lui.
Tu es actif ou passif ?
Les deux, mais franchement tu es trop monté pour que ça passe.

Il a sourit et a sorti tranquillement un sachet. Il m'a enfilé la protection avec délicatesse, s'est retourné, ses mains se sont posées sur l'arbre le plus proche après m'avoir guidé.
Nous avons joui ensemble, dans un chant à deux voix dont la musique s'était écrite spontanément dans cette nuit d'octobre qui paraissait encore l'été.

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