dimanche 9 novembre 2014

Sur les genoux

Je me demande bien comment j'ai pu me retrouver avec Lou sur les genoux alors que je conduisais. Nous revenions d'un pays montagneux. Puis il est là face à moi avec son beau sourire. Je suis un peu surpris. Il devrait être sur le siège du passager. J'arrive pourtant à conduire.
Soudain, une voiture nous double à gauche. Je reconnais tout de suite un agent en civil. La voiture se serre et m'oblige à me garer le long du trottoir de la gendarmerie. On est pris. Nous n'avons même pas mis la ceinture. Lou a fortiori. La voiture s'est arrêtée, l'agent descend dans un grand pardessus. Il ne nous regarde même pas et court vers la gendarmerie. Je démarre aussitôt et me faufile en ville. Lou s'est assis à côté de moi et nous nous tenons par la main.
Évidemment cette histoire est démente car c'est mon rêve de la nuit dernière.
Il est vrai que je suis revenu avec Lou un soir de cette semaine d'un pays montagneux.
Je connais Lou depuis mal d'années. On s'est rencontrés vers la trentaine. Nous portions des projets d'avenir dans un salon avec la force et les illusions de la jeunesse. Il m'a plu dès le premier jour avec son beau sourire, sa minceur et sa façon de s'habiller, un savant dosage de décontracté et de classe. Il y avait un troisième larron un peu plus jeune et très mignon aussi, mais que j'ai perdu de vue.
Avec Lou, nous nous sommes revus de proche en proche. Depuis quelques années nous travaillons ensemble très régulièrement. Avec grand plaisir, mais de manière très professionnelle. Nous n'avons jamais empiété sur nos vies personnelles. Juste quelques échanges lors de trajets communs, suffisants pour nous connaître assez et nous comprendre à demi-mots.
Il n'y a rien d'autre entre nous. Je me garderais bien d'un quelconque écart même si il nous est arrivé de nous allumer d'une certaine manière. Lui très directement un jour, pendant le pot d'un moment officiel, il avait prononcé une phrase qui pouvait laisser entendre... je ne sais pas le formuler, j'étais tellement étonné que je n'ai pas retenu les mots, mais en gros qu'il n'aurait pas froid au yeux avec un mec. Seulement le mec c'était moi. Dans un cas comme ça, je suis trop ingénu pour réagir. Je revois encore son grand sourire à ce moment là et moi qui ne sais déjà plus ce que j'ai entendu, si je dois y croire et je laisse filer.
Une autre fois, nous avons partagé la même chambre d'hôtel. Je le revois encore dans l'embrasure de la salle de bains dans son petit slip noir. J'étais déjà sous les draps. Il n'aurait pas fallu me faire sortir du lit. Lou m'a toujours fait de l'effet. Pire que ça même.

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