mardi 31 mars 2015

Quand la machine à souvenirs s'emballe pour une station de métro...

Montparnasse-Bienvenue est avec Nation l'une des stations qui perturbe le plus mon sens pourtant imparable de l'orientation y compris en milieu souterrain. Je n'y arrive jamais pas la même voie. Je ne sais donc jamais où je me trouve. Sortir en surface, vite, éviter ces couloirs sans fin, ce tapis roulant... Je préfère suivre les trottoirs, franchir les passages cloutés.


Aujourd’hui, je fais le tour par le nord.
Une pensée pour cette fin d'après-midi il y a 5 ans où nous nous retrouvâmes dans ce café du boulevard Pasteur. Nous avions hésité. Celui ci offrait des petites loges surélevées, en allant vers le fond.
Nous avions discuté un moment, échangé nos sourires. La rencontre confirmait ce qui s'élevait de discussions épistolaires, de nos clins d'œil réguliers ici ou là, à distance.
Nos genoux se touchaient dans l'étroitesse de l'alcôve. J'hésitais à aller plus loin dans ce bar à deux pas d'un de mes lieux de travail. Peut être un groupe de collègues allait surgir et s'installer prendre un verre.
Mais quand il m'a tendu ses lèvres j'ai répondu sans réserve à sa délicatesse.

Et cette autre fois où j'étais venu en pleine nuit depuis Denfert-Rochereau à la recherche d'un sex-shop. Après maintes tergiversations Budd avait décidé dans la soirée qu'il me visiterait au petit matin dans ma chambre d'hôtel. Il fallait en toute hâte que je m’approvisionne en préservatif. J'étais venu rue de la Gaité. Mes liquidités étaient faible et je ne voulais pas régler par carte bleue, ni aller faire un retrait à 1 heure du matin. Je n'avais pas imaginé la diversité de produits. Hésitant entre des fins aptes à donner de bonnes sensations à la fellation et des plus robustes pour une éventuelle pénétration, j'avais choisi les premiers pensant que ce serait déjà un sacré cap pour Budd... Dommage qu'il n'y eut d'assortiment... Finalement mon choix s'était révélé opérationnel pour les deux options.

Mon plus ancien souvenir de Montparnasse est plus émouvant. Il y a bien plus longtemps encore, j'avais achevé un voyage en train au bar de l'Atlantique avec un collègue rencontré lors de ce séminaire lointain dont nous revenions. Nous avions noué une relation amicale. Il en était venu à me proposer de m'héberger lors de mes passages parisiens. Je n'ai jamais eu l'occasion. Il a disparu dans un accident d'avion quelques années plus tard. J'ai su alors qu'il alors qu'il était gay. Je crois que je lui plaisais bien. C'est lui qui m'a lancé dans ma vie professionnelle actuelle.

Chaque crash me renvoie son image. J'ai fini ma journée au bar de l'Atlantique, en mémoire de lui.


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