jeudi 4 juin 2015

3 ans aussi...

Ce n'est pas faute d'être revenu sur cette aire devenue si familière. Nous ne nous sommes jamais retrouvés. Que n'avons nous échangé aussi nos numéros de téléphone ?
J'étais venu assez tard dans cette soirée de début mai. Je m'étais garé. J'avais attendu un peu avant de sortir et de marcher le long des parkings. La lueur d'un mégot de cigarette virevoltait dans le sous-bois. J'étais encore hésitant à cette époque mais je m'étais approché. La silhouette restait immobile dans la nuit noire. Quelque pas encore, puis j'ai distingué un homme pas très grand, costaud, un peu rond. Trop rond à mon goût. J'ai voulu passer mon chemin. Je n'ai pas vu le grillage devant moi et j'ai rebondi. L'homme rond a ri. Me sentant assez ridicule, je me suis retourné vers lui et on a échangé quelques mots. Il était sympathique mais trop rond. Nous en sommes resté là.
L'endroit était peu animé, j'ai repris ma voiture pour passer à l'aire d'en face.
Quelques voitures tournaient dans le bois. Je suis resté un moment de ce côté.
Un peu plus tard. Une nouvelle lueur, je m'approche, l'homme rond.  
Ah, dit-il, le gars du grillage qui m'aime pas les hommes ronds.. !
On parle un peu plus.
Il me propose d'essayer quelque chose.
Je ne suis vraiment pas tenté.
Passons.
Encore plus tard.
Je suis revenu sur la première aire. L'heure avance, je ne vais pas rester des plombes.
Sur le dernier parking, une voiture garée en long, et devant, en grande discussion, l'homme rond, encore, et un autre, planté là, sec, droit, bien campé sur ses jambes légèrement écartées.
Un flash. Une idée. J'ai senti qu'il était pour moi. Ou le contraire.
Je passe, je fais le tour et je me gare sur le parking précédent.
Maintenant, je m'approche. Je les rejoins.  
Bonsoir.  
Ah, l'homme au grillage !
Ils poursuivent leur conversation. Je m'insère lentement, quelques mots par-ci par-là. Je regarde l'homme sec. Je devine son ventre plat sous le sweet. Son visage est un peu taillé au couteau, avec un beau sourire. Ils n'en finissent pas de parler. Je ne sais plus de quoi. Je commence à trouver le temps long. Avec l'homme sec, nos regards ne se croisent pas, ou à peine un peu, de côté, mais il se passe quelque chose.
Enfin, l'homme rond.
Bon, je vais vous laisser.

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