mercredi 22 juillet 2015

L'histoire de Maurice. 4, petits matins

Je préparais avec fébrilité ce déplacement inattendu. Mon organisation ayant validé l'expédition, il ne me restait plus qu'à trouver un hôtel agréable. J'ai eu du mal et finalement je me rabattais sur un établissement proche de la gare. Après avoir réservé en ligne, j’eus l'idée d'aller voir sur tripadvisor. J'ai compris très vite que j'allais passer deux nuits dans un hôtel de passe.
Je ne sais plus ce que j'ai pu trouver comme arguments auprès du site de réservation pour annuler hors délai. Je crois bien avoir mis en avant la faible qualité pas du tout à la hauteur de la réputation du site. Toujours est-il que j'obtins gain de cause et qu'il me fallait trouver autre chose. Une idée me traversa la tête, que je saisis au vol. Je tapais hôtel gay-friendly laville. Je sélectionnais ainsi un endroit qui me paru très charmant, au prix sensiblement plus élevé que le précédent, mais tellement plus engageant.
Entre-temps, je discutais aussi avec Maurice, par téléphone et sms car je n'ai pas de traces de mels. Il n'était pas sûr de ses moments de disponibilités. Quand pourrait-il s'échapper de sa bande de potes ?
J'arrivais le dimanche soir. Il n'était pas libre et je rejoignis l'hôtel à pied, en début de soirée. C'était une ancienne pension de famille rénovée avec goût par le, propriétaire et son ami. Réellement superbe. J'avais une petite chambre au troisième étage, très bien agencée, dans un confort moderne sans aucune faute de goût. Maurice allait me rejoindre le lendemain au petit matin.
J'allai diner en ville, seul, ce dont j'ai horreur, je préfère souvent ne rien manger. Je m'imposai cependant un petit restaurant. Puis je tournai un peu en dans la vieille ville, m'imaginant croiser peut-être Maurice et sa bande. Je me serais assis dans sa ligne de mire et je l'aurais regardé vivre.
Je ne rentrai pas trop tard. Je voulais être frais et dispos le lendemain.
Il était arrivé assez tôt. L'hôtel était encore fermé et j'étais allé lui ouvrir. C'était émouvant de se retrouver là, dans cette réception. Nous avions grimpé quatre à quatre. Nos mains s'étaient touchées.
Je me souviens d'un baiser dans le couloir de la chambre puis nous avons plongé dans le lit. Il avait d'abord regardé la chambre. C'est chouette ici. Nous nous sommes déshabillés mutuellement. Je revois son sourire. Je ressens encore ses gestes tendres. Nous avons fait l'amour. Autrefois, je me demandais qu'est-ce que faire l'amour avec un homme. A partir de quel moment, allons-nous plus loin que ce touche-pipi dont avait parlé Lucien ? J'ai oublié ce genre de question. Avec Maurice, on se faisait déjà l'amour avec les yeux.
Après on s'est touché encore peu du bout des doigts, de la pointe des lèvres. Il fallait continuer, il avait ses rendez-vous, moi le séminaire. On est allé se doucher. Avec Maurice, on s'est toujours douché ensemble. On continuait à se toucher et à se caresser. Ah, mais c'est trop chaud ! Il a réglé l'eau à sa convenance, je la trouvais un peu fraîche mais rien n'était plus agréable que ce jeu aquatique.
Il est parti et on s'est promis de se retrouver le lendemain ici-même.
J'ai pris le petit-déjeuner dans le jardin situé à l'arrière de l'hôtel. Quelques tables étaient disposées dans un environnement de verdure avec un petit bassin. Tu peux imaginer comme j'étais bien.
Toute la journée, nous avons communiqué par sms. Je n'avais jamais fait un truc pareil. Le séminaire permettait un peu de dispersion.
Je passai la soirée avec les collègues de la journée.
J'aurais aimé qu'il me rejoigne pour la nuit mais ç’aurait été trop louche pour sa bande.
Il avait plu. On m'a servi le petit-déjeuner dans le salon. Il devait arriver un peu plus tard. Nous avons pris un café ensemble avant de remonter au troisième. Nous ne nous lassions pas de nos étreintes.
Je rentrais chez moi en fin de soirée, après cinq heures de train. J'avais eu le temps de revivre par la pensée tous ces instants inoubliables dont la saveur me reste encore quatre années plus tard, comme si Maurice venait de quitter la chambre, son parfum flottant encore autour de moi.





2 commentaires:

  1. C'est une très belle histoire. Très forte. Dont on a je pense tous un peu envie!!
    as-tu/aurais-tu pu aller plus loin avec lui?je veux dire jusqu'à chambouler ta vie?

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    1. La réponse à ta question viendra plus tard, dans la suite de l'histoire ...

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