jeudi 15 octobre 2015

Ce garçon que le hasard mettait sur ma route

Je roulais vers l'Espagne. J'avais peu de temps pour manger si je voulais arriver à temps à cette réunion. Je m'étais arrêté brièvement pour acheter un entre-pain. A l'entrée du bâtiment, un jeune homme m'interpelle avec timidité. Au début, je ne comprends pas bien son français maladroit. Il a une voix très douce. Il cherche une voiture pour l'emmener plus loin. C'est un autostoppeur mais il préfère aborder directement les gens plutôt que de tendre le bras.
C'est un peu ridicule mais je me sens charmé qu'il m'ait élu, comme s'il m'avait choisi parmi des centaines de personnes alors qu'en ce jour de semaine, la fréquentation n'est pas énorme sur cette autoroute du soleil.
Bien sûr je suis d'accord tout de suite et il en est presque étonné. On essaie de se comprendre un peu mieux pour se retrouver dans une dizaine de minutes devant la porte.
Nous voilà partis, il est allemand, nous parlons anglais. Je fais des efforts pour le comprendre, pour trouver des mots qui ne viennent jamais facilement avec cette langue.
Nous parlons de nos métiers, de choses et d'autres aussi, avec cette difficulté d'exprimer des choses simples, a fortiori des notions plus complexes, quand la fluidité d'une langue n'est pas au rendez-vous. Mais nous passons deux bonnes heures très sympathiques.
Il est mignon et de temps à autre je me tourne légèrement vers lui pour apprécier ses gentils sourires.
Vers la fin, je lui demande son prénom. Il me répond, "Moritz, cela fait Maurice en français".



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