lundi 28 décembre 2015

Au petit matin

Tu me gardes pour la nuit ? Il a sourit, a éteint la lumière et m'a serré contre lui. Je n'ai pas vraiment dormi d'un sommeil profond. Ces nuits-là me sont si rares que je dors entre deux eaux pour profiter de l'homme allongé contre moi. Je l'étreins, je vais l'embrasser délicatement avant de plonger à nouveau dans le néant amoureux.
Un rendez-vous matinal m'empêchait de partager sa grasse matinée. Je le réveillais tout doucement. J'avais d'abord trouvé son érection, un autre de ces petits bonheurs que j'affectionne. Un petit grognement vint, puis un autre. Il ouvrit un œil, me demanda l'heure, déjà...
Je voulus quitter le lit, il me retint. Il voulut qu'on s'aime une autre fois. Il s'offrait à moi, je lui donnais le meilleur de moi-même. J'étais ému de cette fusion, me sentir aussi bien en lui, entendre sa jouissance, et venir si puissamment le retrouver, ou le faire basculer dans mon émerveillement. Comment te dire, ce garçon était un don pour moi, comme je le fus pour lui. Nous étions devenus unique, comment allais-je le quitter ? Je m'effondrais contre lui, encore un peu hors de ce temps qui allait me reprendre trop vite.
Je vais te préparer un café.
Pendant ce temps, je me douchais, je m'imprégnais du savon qui colore sa peau. Je regardais ses parfums avant de le rejoindre dans la cuisine. Je le trouvais massif et rassurant dans sa robe de chambre, j'étais encore à demi-nu et frêle quand je l'embrassais. J'aurais voulu le serrer encore mais j'ai senti une légère distance, non que nous étions déjà en train de tourner la page, non, cette distance méditative devant l'après qui éloigne deux êtres faits peut-être l'un pour l'autre.
Nous avons parlé de nos vies, d'êtres qui nous avaient touchés et qui nous manquaient. J'ai su son parcours amoureux et ses fêlures, en peu de mots.




2 commentaires:

  1. très touchant! et ca fait envie , tout ca!!je me rappelle aussi d'un café qu'on m'avait apporté au lit. Un souvenir inoubliable!!

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