J'ai tourné à trois reprises autour du moulon. Je n'arrivais pas à voir l'hôtel. Enfin, je garais mon véhicule et je grimpais quatre à quatre l'escalier du parking souterrain. Le réceptionniste m'interpella gentiment, me demandant s'il pouvait m'aider. Il me suffit de lui indiquer le numéro de la chambre où j'allais. Visiblement il n'exerçait pas une fonction de contrôle mais bien de renseignement. On entre dans un hôtel comme dans un moulin.
La porte était entrebâillée comme nous en avions convenu. Il était une petite antichambre avant de pénétrer dans une grande pièce circulaire sise dans la tour d'angle à coupole de ce bâtiment aux allures art déco. La chambre était plongée dans une obscurité relative, le jour commençant à filtrer par les jalousies. Le lit était à gauche, il réagit au bruit de la porte par un grognement d'aise. J'allais l'embrasser puis je me déshabillais avant de me glisser nu contre lui.
Maintenant que nous avons fait l'amour avant autant de plaisir que la première fois, il n'arrivait pas à se détacher de moi. Je voyais l'heure arriver où il devrait partir. Son téléphone n'arrêtait pas de vibrer. On entendait au plafond les pas agacés de son compagnon de voyage qui avait fixé l'heure du départ. Il finit par lui dire qu'il était avec quelqu'un, l'autre venait de tambouriner à la porte. Nous riions comme des enfants qui venaient de faire une bonne blague.
Dans la douche je le savonnais comme j'aime tant le faire aux hommes. Il se dépêchait maintenant, agacé à son tour de devoir partir si vite. Nous ne devions pas nous revoir avant un mois.
Nous nous sommes donné un dernier baiser dans l'ascenseur. Quelques secondes plus tard, il disparaissait dans le parking de l'hôtel, je m’engouffrais dans celui de la ville, étourdi par tant d'intensité et de rapidité.
Nous ne pensions pas que nous allions nous revoir si vite.
Dès le lendemain, je le suivais au pays taiseux.
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