jeudi 4 février 2016

Maintenant, ils n'attendaient plus qu'elle

Un vent froid s'est levé sur le pays taiseux. La veille, on pouvait penser au printemps, la douceur des températures, les premiers amandiers en fleurs.
Un vent froid s'était levé, descendant des hauts-plateaux, battant le flanc des vallées. Les arbres se tordaient, il n'y avait plus grand monde dans les rues. Les gens marchaient d'un pas rapide, serrés dans leurs manteaux.
Il ne se relèverait plus de cette dernière tempête.
Son corps était trop fatigué. Toutes les questions avaient été posées. Les médecins sont devenus si partageux aujourd'hui, au risque d'être crus. Au moins, ils savaient clairement les choses.
Il était hagard, ses cheveux trop longs ébouriffés. Absent la plupart du temps, et puis soudain roulant des billes, tendant le doigt vers des directions inconnues, ses lèvres bougeant à peine.
Ils savaient qu'il comprenait, de temps à autre par un signe de tête. A quoi pensait-il ? Avait-il peur ? L'espérait-il ?
Il devait bien comprendre que s'ils étaient là tous les trois...
Ils arpentait la chambre, ils ne savaient plus trop quoi lui dire.
Il avait été heureux de les voir rassemblés. La vie n'avait pas été simple pour eux, entre eux. Qu'en resterait-il après ?
Parfois, ils regardaient l'heure. Lui ne la demandait plus.
Il avait été à l'heure toute sa vie.
Il les avait saoulé avec ça.
Il venait vérifier qu'ils étaient bien réveillés le matin, pour être sûr qu'ils ne rateraient pas l'école, puis le collège, le lycée.
Il râlait si les repas ne commençaient pas à l'heure.
Ainsi de suite.
Et là, il fallait attendre.
Il se disait peut-être avec son parler fleuri des moments de colère, mais qu'est-ce qu'elle fait putain !
Le soir, ils le laissait.
Elle passerait peut-être dans la nuit, elle avait tant à faire, elle aussi.





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