mercredi 23 mars 2016

Le défi du joli garçon trouble

Je repense à Marco, ce jeune roumain qui m'a laissé un goût amer quand il m'a bloqué sur mon profil de rencontre. J'aurais pu lui envoyer un texto, mais peut-être m'avait il aussi bloqué sur son téléphone. J'ai préféré lui ai envoyer un message avec un autre profil que j'utilise à l'occasion. Mais il ne s'est pas reconnecté depuis le lendemain de notre nuit. Comme si cette connexion avait été très ciblée.
Je crois comprendre.
Marco vit dans une colocation avec d'autres étudiants de son âge. Au moins un, homo comme lui. Le pari est né un dimanche d'oisiveté. Il s'agit de séduire un homme. Je deviens cible.
Le premier me contacte. Je mors à l'hameçon, il est sympathique, je vais être disponible le mardi. Quand je reçois sa photo je ne suis pas très emballé pourtant. Il me rappelle quelqu'un avec lequel je n'aurais pas l'idée de coucher. C'est plutôt rédhibitoire, en général je ne poursuis pas. Mais je me dis que ce n'est qu'une photo et que sa jeunesse compensera ce détail. 
Marco m'a contacté un peu plus tard. L'ambiance est particulière, pas spécialement sexuelle avec son grand besoin de tendresse. Il est plus séducteur que l'autre, moins plan cul, et ça me plait. Sa photo me fait chavirer. Ce sera lui. Tant pis, j'annule le rendez-vous avec l'autre deux heures avant. Il ne m'en fera aucun reproche même s'il le découvre au dernier moment. Il a perdu et reste beau joueur.
Les indices ? Même âge, même condition, la coloc, même quartier... J'y ai songé dès le début. Je ne me suis pas fait abuser.  
Le lendemain ils ont peut être parlé de cette nuit. Peut-être a-t-il eu honte d'avoir joué et manqué de sincérité ? Pardon, m'a-t-il écrit le lendemain.
Je revois Marco, ses gestes doux et lents, sa stature fine devant la fenêtre, la main gauche soulevant le rideau pour observer la rue, son corps souple sur le mien, son regard devant le miroir au petit matin.
L'amertume dissipée - je n'ai rien à lui reprocher en réalité - le souvenir reste un des plus agréables d'entre ces nuits fugaces.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire