mardi 26 avril 2016

Je n'étais pas prêt à donner de ma personne (1)

J'avais passé quelques jours seul. Les journées intenses s'enchainaient. J'avais beau essayer de rentrer pas trop tard pour passer un peu de temps à bricoler ou jardiner, je revenais toujours vers 20 heures, épuisé. Je passais mes soirées à bouquiner et à tchatter avant de m’effondrer pour une nuit complète, parfois interrompue par quelque aboiement. J'espérais trouver un gars pour passer la soirée du vendredi mais ceux avec lesquels je me sentais des affinités finissaient aux abonnés absents, n'étaient pas disponibles ou avaient trop la flemme de se préparer à recevoir. Je n'avais pas envisagé la préparation d'un passif si fastidieuse, je crois qu'il me reste beaucoup à apprendre...
La dernière conversation s'était effilochée. Je trouvais la photo du profil très belle et originale mais en fait ce n'était pas lui : étonnamment, cette même photo venait d'être partagée sur fb par une page qui propose des fonds d'écran...
La nuit était tombée et je me résolu à aller faire un tour sur cette aire où je n'étais pas retourné depuis des mois. J'avais le secret espoir d'y rencontrer Patric une nouvelle fois.
Sur la route, je m'arrêtais à tout hasard sur la première aire dont on dit qu'elle est fréquentée. J'étais un peu sceptique car je n'y ai jamais vu personne mais peut-être aurais-je dû persévérer. C'est sur celle d'en face que j'avais déjà croisé et approché quelques connaissances.
Un voiture était garée. Je me suis arrêté et j'ai fait un saut aux sanitaires. En général, ça suffit pour faire sortir le loup. Mais là, il n'a pas bougé. C'était sans doute un gars qui prenait une vraie pause sur un long chemin, d'autant que l'immatriculation était celle d'un département non limitrophe. Je repassais devant sa Peugeot quand il m'a fait signe. Je le distinguais mal dans la pénombre mais je repérais quand même un physique assez jeune et fin, un visage avenant coiffé d'un bonnet. Il me fis sa proposition de mec passif. J'étais partant. Il voulait riper vers le parking du dessus, je m'installais à côté de lui. Il fumait, ça me fit envie. Je grillais la cigarette tandis qu'il commençait à me peloter. Je lui ai demandé son prénom. Salim, m'a-t-il dit en souriant. Rebeu a-t-il souligné. Je n'avais pas remarqué. Je pensais que c'était une première, on n'en trouve pas beaucoup ici sur les aires.
Sur le parking du haut ce fut très vite plus chaud. Il avait une belle queue. J'aurais aimé plus de préliminaires mais déjà il sortait préservatif et gel. Je ne sais pas ne pas bander tout de suite.
Je n'ai pas souvent baisé à l'avant d'une voiture mais je sais que ce n'est pas vraiment pratique. Surtout si chacun reste sur son siège. J'ai pensé à Steve d'ailleurs et sa camionnette. Rien ne vaut un bon lit, réel ou improvisé.
Je m'adapte facilement mais la position n'était pas top, et je fus soulagé quand il décida d'aller dehors. Je dis bien décider car c'était un passif directif. C'était exactement ce qu'il me fallait ce soir. J'avais déjà trop décidé de choses dans la semaine...
La nuit n'était pas trop fraîche. Nous étions complétement à découvert, entouré de prairies. L'autoroute scintillait en contrebas. Une très belle vue.
Il était appuyé contre sa voiture, plus grand que moi, trop. J'étais sur la pointe des pieds. Rien ne vaut un bon lit, même de feuilles ou d'herbes.

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