mercredi 25 mai 2016

Un temps suspendu

Pour une fois j'ai pris le car Air France pour rejoindre Paris. J'avais trop besoin de lumière pour m'engouffrer dans le RER.
Pour cause de grève et d'annulation de trajets, j'étais arrivé beaucoup plus tôt que prévu. J'allais passer l'après-midi dans une brasserie, à deux pas de la gare Montparnasse. J'attendrai son appel ou un texto qui me préviendrait de son retour chez lui. Je prendrai alors le métro pour un court voyage de 5 stations.
Une histoire commencée il y a presque six mois allait suivre son cours.
J'étais bien, aucune démangeaison ne venait perturber mes sensations. Je me demandais un instant quel grain de sable pourrait bien se glisser entre nous. Je passais en revue le domaine des possibles. Rien de probable pour le moment.
A une table proche, deux jolis jeunes hommes très dissemblables bien que frères discutaient avec leurs parents. L'un au visage très adolescent, avec des boucles roux foncé qui encadrait son visage, le second plus âgé aux cheveux noirs courts déjà en recul sur le front. Peut être fallait-il recherche leur fraternité dans ce sourire éclatant et cette belle  minceur. Je n'ai pas osé prendre une photo.
Une autre paire est passé devant mes yeux. Costume de notables, clercs de notaire ou employés de banque, pensè-je. Je réalise que je suis à Paris et non dans ma province, ils sont tout simplement en costume de travailleurs parisiens dans une activité non culturelle. Je vois deux collègues mais je me ravise, une posture identique les assemble comme un père et son fils, une vingtaine d'années de distance, même air de suffisance, le dos raide penché en arrière, le ventre en avant dépassant de la veste ouverte. Je les classe en "notaire, agent immobilier ou assimilé" avec progéniture.
Je fais un saut au toilettes. Évidemment la glace. Il me semblait avoir mieux géré ma coiffure ce matin. Le reflet créé un regret, j'aurais peut-être dû passer chez le coiffeur avant. Non, je ne tremblerai pas dans les escaliers.
La brasserie s'était vidée, déjà 14h45, je publie, je commande un deuxième café. Il faut que je travaille maintenant, je prends ma soirée...


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