vendredi 3 juin 2016

Allait-il me garder ?

J'avais accepté de passer la soirée avec ce gars au risque de me retrouver à la rue vers minuit. Et maintenant, allongé nu sur son lit j'attendais la suite pendant qu'il se douchait... Il est sorti de la salle de bain, a traversé la chambre pour rejoindre le salon, puis l'entrée. J'ai entendu un jet dans le lointain. C'est incroyable le nombre de personnes qui n'osent pas ou ne pensent pas à pisser sous la douche. Pourtant à chaque fois, tu économises 3 à 8 litres d'eau selon l'ancienneté et la performance de ta chasse d'eau.
Il s'est allongé contre moi. On n'a pas parlé vraiment. On l'avait déjà fait au tout début, assis sur son canapé. Il m'avait alors servi un verre de vin blanc, lui ne buvait que de l'eau. Il était encore en pantalon de costume avec une chemise blanche (le nombre de ses costumes m'a impressionné). J'aimais bien son sourire sur un visage lisse avec le crané rasé. C'est ce qui m'avait attiré il y a six mois, quand on s'était capté juste avant le premier rendez-vous raté.
Je me demandais s'il allait se décider à m'effleurer. Moi, j'étais un peu réservé à cause de l'attente dans un café à la sortie du métro, puis en bas de son immeuble où je m'étais demandé s'il ne m'avait pas oublié. Puis la promiscuité dans l'ascenseur où chacun était restait à sa place. Cinq étages c'est long !
J'avais pris l'initiative sur le canapé. Je lui avais aussi demandé de couper la télévision. Il passait une série banale. On s'était retrouvé à demi-nus assez vite avant de poursuivre dans son lit, sur la couette. Il était effectivement passif comme déclaré sur son profil (on a parfois des surprises), et c'était ce qu'il nous fallait à chacun ce soir-là.
Maintenant, c'était l'instant câlin, agréable bien sûr mais avec cette réserve de ne toujours pas savoir si j'allais finir dans la nuit parisienne même si j'en doutais de plus en plus. Il n'était de toute façon pas question que je lui demande quoi que soit, je n'aurais même pas parlementé s'il m'avait dit autre chose que "tu ne veux pas passer sous la couette ?".
Il s'est levé à nouveau pour aller plier quelques trucs dans le salon et la cuisine. Je me suis étiré et délicieusement étendu dans les draps frais. Il n'y avait qu'un seul oreiller mais lui n'en avait pas besoin. Quand il m'a enfin rejoint nous nous sommes endormis assez vite, enfin surtout lui, j'ai gardé un sommeil assez léger, non celui dont je suis coutumier lors de mes rares nuits avec un homme et qui me permet de profiter de sa présence, non plutôt celui du cheminot qui ferme les yeux à côté de la locomotive à vapeur. J'allais avoir du mal à m'en remettre d'autant qu'au lever du jour nous avons repris nos ébats.
Au moment de partir, je l'ai remercié de m'avoir gardé. Il était un peu gêné de sa répartie de la veille. On s'est promis de se voir. Je ne reviendrai cependant qu'avec du sommeil d'avance...




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