lundi 12 septembre 2016

Le bel homme croisé dans la rue

La dernière fois que je suis allé à Paris rien ne s'était passé comme prévu en soirée. J'en ai ramené quelques portraits qu'il faut que je publie avant qu'ils ne s'estompent trop. J'ai commencé par le dubitatif rencontré où tu as peut-être deviné. Mais aujourd'hui, j'ai envie de te parler de cette belle découverte du sauna que je qualifierais comme le plus agréable de Paris.
Donc Pio m'avait fait défaut et j'en profitais pour découvrir ce lieu dont on m'avait dit le plus grand bien à plusieurs reprises. Je logeais rue du chemin Vert dans le 11e. J'étais allé déposer mes affaires de travail. Je m'engageais dans l'avenue Gambetta et longeais le Père Lachaise. Après avoir traversé la rue des Rondeaux, à la fin du passage du même nom, on revient sur le trottoir de l'avenue Gambetta, et juste là en doublant l'angle du dernier bâtiment d'un bon pas, je doublais sur ma droite un bel homme d'une quarantaine d'années à la barbe rase et au profil qui m'a paru slave. Il marchait tranquillement avec une belle assurance. Ces quelques secondes ont suffi pour me faire rêver d'une impossible rencontre.
Je poursuivais mon chemin jusqu'au Riad où je réglais à l'entrée les formalités d'usage. Je commençais à me déshabiller quand il est arrivé et a ouvert un casier à côté du mien. Il s'est mis à discuter avec la personne de l'accueil qui nous avait rejoint, en habitué du lieu. Mon cœur s'était mis à battre un peu plus que de coutume.
Décoré à l'orientale, le Riad est un très bel endroit. Son hammam est spacieux avec ses deux salles. Celle du fond, relativement éclairée et la première plus sombre avec deux gradins de chaque côté. Je m'installais à gauche en entrant à côté d'un homme jeune qui allais se révéler entremetteur. Il est arrivé un peu plus tard et s'est assis au plus haut à droite. Je l'ai observé un peu puis je n'ai pas hésité à le rejoindre, m'asseyant près de lui. Il n'a pas bougé.
J'ai tendu une main caressante vers son torse. Dès lors a commencé un partage très doux, de nos mains sur nos corps, de nos lèvres et nos bouches. Nos voix s'y sont mêlées, évoquant nos vies, ses voyages, notre façon de vieillir, la maturité de nos corps, il était souple et musclé, il a flatté le mien, pour l'espoir que cela lui donnait. On a parlé du lieu aussi, qu'il aimait retrouver quitte à traverser Paris. On a évoqué l'idée de se trouver dans une salle plus intime, il a rit de ce qu'il pourrait faire car il était fatigué. Je crois qu'on s'est retrouvé deux fois dans le hammam, je ne sais plus, à un moment il a disparu. J'ai pensé qu'il était parti, je ne l'avais plus croisé nulle part. Mais je l'ai revu à l'heure de la fermeture, il a fait une allusion amusée à ce que j'avais pu faire entre-temps. Où était-il ? S'était-il isolé avec un autre, il y avait si peu de monde, ou bien était-ce avec l'un des employé ? J'ai pensé qu'il était simplement allé sommeiller dans une cabine.
J'espérais sortir dans la rue en même temps que lui, mais non, il continuait à discuter, j'ai hésité - encore une fois - et je suis parti.


  

2 commentaires:

  1. ah le Riad! quel bel endroit, si chaud!!!je vois que tes rencontres en hammam sont un peu comme les miennes, un niveau au-dessus de la rencontre platonique!on devient vraiment sage?

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    1. Pas vraiment, ça fait partie de l'univers des possibles d'une rencontre et j'aime beaucoup aussi...

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