samedi 3 septembre 2016

Toute mèche rabattue

Je ne suis pas arrivé à trouver d'illustration fidèle de sa coupe de cheveux.
J'avais rendez-vous avec le commercial d'une société de service. En l'absence de secrétariat, je l'ai accueilli moi-même. Dans un tel cas, je n'attends pas que la personne passe la deuxième porte du sas, j'attends en haut de l'escalier.
Il était en train de gravir les degrés d'une démarche chaloupée qui m'a surpris de la part d'un tel trentenaire mince et apparemment très sportif. Son complet sombre sur chemise blanche près du corps le gênait peut-être aux entournures car plus habitué aux short et maillot amples, ou encore à une tenue de surf. Ou bien son activité physique intense le week-end précédent l'avait complètement raidi. Il aurait pu aussi bien passer une nuit d'amour chargée, cependant son visage ne portait aucun des stigmates du noctambule, un visage carré, plus rustique que sur les deux photos que j'ai choisies, un regard de Patrick Fiori sans strabisme, en plus mâle, arpenteur de terrain de rugby.
Mais le plus étonnant était cette coupe de cheveux. Il les avait très bruns comme sa barbe de trois jours, relativement courts du côté droit et sur le dessus, et à gauche, il avait gardé une longue mèche qui remontait sur le front et le crane, bien fixée par un gel qui laissait au cheveu une certaine souplesse.
J'étais enchanté de cette rencontre, non par ce qu'elle aurait pu promettre - j'évite toujours de mélanger les genres - mais parce que j'ai adoré son numéro de promotion parfait, au delà de la mise en avant de ses bons atouts techniques et financiers.
Quand il est reparti, toujours aussi raide à la descente, la question de son sport favori me brûlait les lèvres, mais je trouvais déplacé de la poser.



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