jeudi 3 novembre 2016

L'entremetteur et le timide

Cela se passe la même soirée que celle du bel homme croisé dans la rue. Il avait disparu. Dans les couloirs traînait un beau garçon au regard fuyant. Il allait et venait sans cesse entre l'étage et le sous-sol. Il m'a parfois donné le sentiment de me pister mais rien ne permettait de le confirmer.
J'étais revenu dans le hammam, au plus haut à gauche un jeune gars stationnait un flacon de savon liquide à la main, une crème laiteuse dont il s'enduisait le torse. Je m'étais assis à côté de lui et je l'aidais un moment à masser ses pectoraux très durs. Il me jetait de petits regards souriants mais n'attendait pas plus. Ce moment caressant me convenait très bien, comme un fil conducteur de la soirée...
J'étais ressorti et le garçon d'extérieur déambulait toujours. Je l'avais frôlé plusieurs fois sans insistance, apparemment je ne lui convenais pas, mais à quoi bon tourner sans cesse : nous n'étions même pas dix dans le sauna. Je l'ai testé en m'allongeant dans une cabine. Il s'est arrêté brièvement dans l'embrasure de la porte puis il a repris son mouvement. Quand je suis ressorti il s'était évaporé.
Je l'ai revu au hammam. J'avais retrouvé l'homme à la crème laiteuse quand il est entré. Mon voisin l'a rejoint dans la partie centrale pour un petit jeu caressant. Je les regardais dans la vapeur. L'homme à la crème m'a fait signe de venir. Comme il insistait devant mon absence de réaction je me suis décidé à descendre de la hauteur. Je commençais à m'occuper de l'homme à la crème mais celui-ci me poussait vers l'autre qui maintenant m'offrait un regard franc.  Notre entremetteur s'est éloigné nous laissant à une éteinte prometteuse.
Nous allions partir vers plus d'intimité quand les lumières se sont allumées, nous signifiant l'heure de la fermeture. Son dernier métro l'attendait, je ne lui ai pas proposé de venir dormir avec moi, l'homme croisé dans la rue venait de réapparaître et j'espérais encore de son côté.




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