lundi 23 octobre 2017

Je signe donc je suis

Signe "oui", "non", "peut-être". Ce sont les 3 valeurs que prend ce critère dans les logiciels de généalogie. La signature est une présomption d'écriture et donc de culture. Enfin, d'une certaine culture. Le généalogiste est souvent fier de trouver la signature d'un ancêtre. Tto se souvient de la première fois qu'il a choisi sa signature, des souvenirs ont refait surface...
Dès que j'ai su écrire, comme tout le monde j'ai pu commencer à signer de mon prénom les cartes qu'on envoyait pour Noël et la fête des mères à la veuve noire et à la reine-mère.
J'ai remarqué un jour que mes parents ne signaient pas ces cartes de la même manière que les chèques. Je trouvais la signature de ma mère élégante : dans une écriture vive et ronde, elle posait l'initiale de son prénom suivie de son nom de femme, le tout s’inscrivait sur une légère diagonale soulignée par un bref trait. J'aimais cette signature comme j'aimais ma mère. Nous avions les mêmes initiales et j'y voyais facilement ma future griffe.
Celle de mon père ne comportait que le nom de famille qu'il griffonnait dans un geste nerveux. Je n'aimais pas son nom et je retardais au plus tard l'apprentissage de mon signe.
Je me lançai un jour. Je couvrais des pages entières où j'imitais mes géniteurs. Je me ralliai sans peine à ma mère, tout en décidant d'écrire mon prénom en entier suivi du nom. Les belles signatures de grands hommes politiques m'avait séduit, tel François Mitterrand signant sa lettre aux français.
Je n'avais pas perçu qu'il s'agissait la plupart du temps d'autographes de scène. C'était bien long, Je me trouvais un paraphe pour les usages courant, notamment pour pointer les choses faites dans mon cahier de textes où je n'admettais pas de faire une simple croix. Un jour, une copine s'étonnant de ce petit graffiti, je réalisai de quelle mention obscène j'avais couvert mon cahier. Honteux, je passai deux heures à ajouter partout une petite biscouette qui sauva mon honneur.
Avec le temps, ma signature n'a cessé d'évoluer, certes progressivement, vers une épuration progressive, au fil de la croissance exponentielle de tout ce que j'ai à signer. Je pense qu'elle a atteint la fin de son parcours depuis deux ou trois ans. Elle ne ressemble plus à celle des débuts, je ne crois pas qu'on puisse y retrouver grand chose, à part moi même qui sait qu'elle s'est réduite à de simples initiales entrelacées en un chiffre dans un geste ample et rapide. J'ai aussi un paraphe pour les usages juridiques, mes initiales posées dans un trait unique. Avec parcimonie, enfin, il m'arrive d'utiliser le modèle des grands hommes pour les cartes de correspondance. Mais la forme épurée est celle que je préfère. Elle me donne le sentiment de m'être enfin trouvé.

Et toi, tu l'as trouvée comment ta signature ?




4 commentaires:

  1. Généalogiste à mes heures, j'ai trouvé des signatures de mes ascendants paternels sur plusieurs générations. Elles se ressemblent fortement et la mienne n'échappe pas à cette constance ; toutes sont très lisibles.
    Je me souviens de mes essais. Malgré mes tentatives de me forger une signature personnelle, j'ai rejoint la tradition ancestrale. Mon frère, lui, s'en distingue (?) par un vilain gribouillis ...

    Pipo, comme maman disait.

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    1. Arf.... je n'ai jamais pensé à regarder la signature de mes ascendants paternels... les autres oui :). Merci du commentaire, Mamy ? Pipo ?

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  2. Je me souviens aussi de ces moments où j'ai cherché ma signature. Je noircissais des pages à coups de stylo bille en essayant tout un tas de combinaisons, inspirées de la signature de ma mère, car c'est cette signature que je voyais le plus souvent. Dans un premier temps, ma signature était une sorte d'imitation. Je n'avais à vrai dire pas besoin de signer grand chose jusqu'assez tard dans mon adolescence. Puis, progressivement, l'initiale aui sert de fondement à un grand geste biffant la page d'une diagonale libre, s'est émancipée pour ressembler à un graphisme de plus en plus libre, souple et aérien.
    Je ne sais pas si cette signature est définitive, si elle n'a pas vocation à évoluer encore. C'est en tout cas une possibilité que je lui laisse.

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    1. J'imagine très bien un T coiffé très aérien :), qu'elle aille où le vent la mène...

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