dimanche 31 décembre 2017

Pour conjurer nos faiblesses et indignités, Paramour

Ce soir c'est fête, on va se gaver, ne dis pas le contraire. Même si tu restes modeste, mesuré, attaché à ne pas surconsommer, même si tu es quelque peu décroissant ou végan, tu mangeras trop. Me trompè-je ?
Moi aussi, et ça ne peut pas te rassurer ou te dédouaner. Il ne s'agit pas de culpabiliser, comme dans certaines religions qui permettent encore, sous des formes rénovées l'achat de quelques indulgences, mais juste de penser.
De tout temps on a fuit la misère, la faim, les épidémies, le viol, la mort, la guerre. Même ceux qui partaient pour voir du pays fuyaient quelque chose. Même ces Francs dont te réclames, et ce Clovis que tu célèbres et dont nous descendons pour la plupart, n'étaient que des migrants. Depuis que l'Homme s'est sédentarisé, nul ne quitte son foyer le cœur léger.
La neige a enseveli les cols de montagne, mais ce n'est pas Hannibal qui les franchit avec ces éléphants. C'est toi ou moi, tes anciens ou ta descendance, hier, demain ou plus tard.
Toi qui t'accroche à tes privilèges nationaux, ta supériorité, tes frontières, ton roman ou ton récit national, ton dieu te garde, qu'il soit Jésus, Jéhovah ou Consommation, de déchoir.

Quand tu auras fini Vernon Subutex, si tu ça te conforte dans l'idée que le monde est vraiment pourri et qu'autant en profiter pour sa pomme, lis Paramour.

Chassé d’Avignon par la peste, Mathieu le Tremble s’en va sur les chemins, à la recherche de l’auteur d’un livre qui est sa seule richesse en ce monde. Sa sœur l’accompagne, ainsi que le compagnon de celle-ci, un troubadour ? Rencontres extraordinaires. Mystères. Merveilles. Épreuves pour les corps et les âmes. Quête de vérité, celle du Ciel et celle d’ici-bas mêlées. Un roman somptueux et profond, aussi simple et aussi entêtant que l’amour. 

Henri Gougaud, Paramour, le Seuil, 1998.







2 commentaires:

  1. Gougaud me plait . Je ne connais pas celui-ci ! Beaucoup à lire donc avec tes conseils !
    2028 sera une année de migration encore , pour moi voulue . Moins difficile de migrer quand ce n est pas subi . Mais la migration est toujours un déracinement, qui est rarement t facile à vivre .

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    1. Bon vent te mène Arthur, autre temps autre fleuve...

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