vendredi 5 janvier 2018

Je n'ai pas tremblé cette fois

Ça se passait il y a déjà plus trois ans, je tremblais quand il a ouvert sa porte. Ce fut une belle rencontre sensible. Nous étions resté un peu en contact, je lui demandais des nouvelles, mais je compris qu'il ne souhaitait pas vraiment me revoir. A l'époque, il cherchait à retrouver un compagnon stable, il avait été blessé par une histoire antérieure.  Je crus qu'il avait trop aimé pour ne pas craindre l’inaccessible. Quant à moi, il m'avait laissé ce goût d'un autre possible que j'ai parfois trouvé chez un garçon. Je le supprimai même de mes contacts. Il m'était arrivé cependant de passer sur son profil pour voir ses nouvelles photos. Parfois, je lui laissait un petit bonjour.
A la fin de l'été, il est passé à plusieurs reprises sur mon profil. Je finis par le contacter. Je compris qu'on pouvait se revoir et je ne m'en privais pas lors de mon passage suivant.
Le temps était glacial dans la petite ville-château. Je m'étais baladé à plusieurs reprises dans les ruelles étroites, jusqu'au promontoire d'où on découvrait la vallée et les plateaux que ma famille arpentait depuis la nuit des temps.
Je poussai la porte qui donnait directement sur l'escalier de l'immeuble. Je grimpai en réglant mon pas afin de ne pas arriver essoufflé et suant.
Nous avions scénarisé mon arrivée. Légèrement, ce n'était pas du grand théâtre. La porte n'était pas clavée. Je devais entrer et tourner la clef. Il m'attendait nu sur son lit, dans la chambre juste à droite en entrant. Je me déshabillai dans le couloir. Je le fis lentement, et pour qu'il puisse suivre les étapes - il ne pouvait me voir - je laissais tomber mes habits de manière à ce qu'ils bruissent suffisamment pour qu'il entende les étoffes tomber sur le sol. Le plus retentissant fut le son de la ceinture sur le carrelage. J'entrai dans la chambre.


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