dimanche 4 mars 2018

Je n'étais pas loin du ridicule...

J'étais rentré du sauna où j'avais passé une soirée sympathique. Dans cette ville où je séjourne régulièrement, il n'y a que deux saunas gays pour une taille de population non négligeable. Certaines villes plus petites sont autant pourvues, c'est assez bizarre, d'autant que ces deux lieux sont de petite taille et pas exceptionnels comparés au Steamer de Nantes par exemple. Mais je fais avec. J'ai une préférence pour l'un deux, le moins joli mais souvent plus fréquenté en semaine. Pour une fois cependant, je changeai de crèmerie, me déplaçant vers le plus proche de mon hébergement.
Je n'ai jamais vu grand monde dans la pénombre de la backroom classique, le point le plus chaud, bouillant même, étant celle du hammam, dans le noir total. Je m'y étais fait pister par des gars dont j'aurais eu du mal à m'approcher à l'extérieur mais qui me conduisirent à un joli niveau d'excitation et de jouissance. Un peu plus tard, j'y partageai une belle étreinte avec garçon dont j'admirai ensuite la belle facture sous les douches.
Je voulais me coucher pas trop tard et de toute façon, le dépeuplement du sauna était bien lancé. Aussi, avant minuit, j'étais déjà sous la couette sur un de ces drap de dessous de grand-mère dont j'aime le contact sur la peau nue. Il ne manquait qu'un partenaire pour m'endormir enlacé mais les contacts prévus avaient fait faux bond. Je jetai quand même un œil sur mon appli favorite. Un tel qui justement m'avait planté par deux fois me branchait à nouveau. 10 minutes plus tard je traçais dans la nuit pour le rejoindre à quelques centaines de mètres. J'aurais préféré qu'il se déplaçât mais il voyait les choses autrement. Le scénario se précisait en chemin et aurait dû me faire rebrousser. Je devais entrer, il serait en place prêt à se faire enfiler dans le noir. Je trouvais l'idée trop directe mais je n'allais pas faire demi-tour à 50 mètres du but. Je négociai un peu de lumière. J'aurais droit à une bougie dans l'entrée. Au dernier moment, j'étais devant sa porte, il s'apercevait qu'il n'avait plus de préservatifs. Quel con ! Il y avait un sex-shop très proche de l’appartement où je logeai mais il était trop tard pour faire demi-tour et revenir. Je peinais à le rejoindre : il s'était trompé de numéro de maison puis de code d'accès. Cela devenait très lourd.
J'étais enfin dans son antre, la bougie était allumée, il était en position dans un harnachement, tout ce qu'il fallait pour me faire débander. Il se leva cependant pour chercher un préservatif, il lui en restait peut-être un dans sa table de nuit. C'était le cas. Je me dénudai. Ma constitution érectile était au rendez-vous, cette capacité m'impressionnera toujours, il me suça cependant pour en rajouter encore. On était enfin en piste. J'ai trouvé l'instant terriblement mécanique et ennuyeux - je pensais au Casanova de Fellini - au point de ne pas trouver la jouissance. C'était dommage, il avait un très joli corps musclé. Je me serais bien lové contre lui, mais de m'étendre lascivement sur le lit ne lui inspira rien. Un quart d'heure plus tard, je repartais par les rues, gratifié d'un "à la prochaine, maintenant tu sais où j'habite".
Je ne comptais pas revenir.


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